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La Fille En Blanc
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10 décembre 2010

La théorie du Parapluie

En ces jours de pluie et de neige combinées, il est amusant de voir à quel point les comportements humains sont révélateurs. Le mauvais temps, c'est la guerre, "l'homme est un loup pour l'homme" comme dirait Hobbes, et il n'a vraiment pas tort. On pourrait de façon un peu naïve se dire qu'en ces temps hostiles (froid quoi), ça va être la solidarité qui prime et non, il semble que les gens se centrent d'abord sur eux. En même temps il n'y a pas de mal ; j'avoue que je pense d'abord à ne pas me gameler moi même sur la glace plutôt que d'aider la mamie devant (sous le prétexte tout con que, si je tombe, je ne lui serais de toute façon d'aucune utilité).

Tout ça pour dire que, avec ces intempéries, on se trouve face aux comportements instinctifs des gens. Et là, on arrive à cerner le caractère des individus qui passent devant dans la rue à l'aide d'un élément tout simple : le Parapluie (et oui, avec une majuscule parce que tadam tadam, instant solennel de grande révélation psycho-philosophique). En bref, dans la manière que les gens ont d'interagir avec leur parapluie (j'ai l'impression que ma phrase n'est pas française) on arrive facilement à savoir si le-dit individu a une tendance privilégiée à l'égoïsme ou à l'altruisme. En gros, il y a deux comportements tout con qui transparaissent dans le maniement du parapluie.
Le premier, c'est le Parapluie agressif qui te fonce dessus. Il ne se lèvera pas si tu es plus grand, il ne se souciera pas de gouter dans ton cou si tu fais la queue ; il n'a qu'une chose à dire, c'est "Plaaaaace !". Celui qui le porte est donc plutôt égoïste, il en a plutôt rien à cirer dans ta personne à toi parce que la sienne est d'une importance supérieure. Le plus drôle est de voir, une fois qu'on s'est pris la baleine dans l'oeil, qui porte ce parapluie. On espérait voir, pour satisfaire nos clichés, un mufle pur et simple et non ! on est face à une mamie qui nous semble tout ce qu'il y a de plus aimable. D'un papa-poule qui habille ses gosses. Ou que sais-je encore qui va à l'encontre du type "égoïste" et qui pourtant vient de se faire démasquer via le Parapluie.
Le deuxième cas de figure, c'est le gentil Parapluie. Dans la rue, on le voit virevolter : un coup il se lève pour laisser passer sans l'éborgner un géant. Dans la foule, il se contorsionne pour ne pas gener. Dans le métro, il se ferme bien avant qu'il y ait un toit au dessus de sa tête. En bref, le porteur s'en prend plein la gueule (de la pluie) plutôt que d'oser nous mouiller nous. On aurait presque envie de lui demander à quoi ça sert qu'il ait un parapluie parce que, là, il finit sa promenade tout mouillé. Et là, même chose que pour le Parapluie égoïste : le porteur ne correspond pas forcément au gentil type.

Voilà donc exposée ma théorie (je vous l'accorde, complétement foireuse mais quand même, réflechissez-y) du Parapluie comme révélateur du caractère instinctif et spontané des individus.

Parapluie

Image : détail de Rue de Paris, temps de pluie, Gustave Caillebotte, 1876-77

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