Drive, de Nicolas Winding Refn

Voici donc un film dont tout le monde parle, et l'acteur Ryan Gosling (qui enchaîne) porté aux nues. Curiosité oblige, et désir d'en savoir plus sur ce phénomène, me poussent à aller voir Drive au cinéma.

Je ne suis pas aussi enthousiaste que la presse à propos de ce film. Certes, il faut saluer la réussite du réalisateur à avoir renouvelé le genre du film d'action avec bagnoles, un peu encombré par les daubes type Fast & Furious. Ryan Gosling est indéniablement un bon acteur, même si pour moi, le mutisme de son personnage est plus dû à une déficience mentale qu'à une aura de mystère. Passons.
Le défaut majeur du film est en effet de vouloir faire trop bien, et trop "indépendant". Résultat : les plans sont magnifiques, mais qu'est-ce qu'on s'ennuie ! La lumière est léchée au millimètre, les couleurs aussi. Le cadrage est parfais, lui aussi hyper travaillé. Mais en dehors ça, aucune dynamique. Ce qui aurait pu faire l'attrait du film, c'est-à-dire l'intrigue (même si elle ne tient pas toujours debout, mais bon) est traité en second plan. Tout n'est ici qu'essthètique mais sans réel intérêt. On a aussi le droit à des scènes giclantes de sang, bien hard-core : les garçons dans la salle jubilaient, les filles se cachaient les yeux avec dégoût.

Il me semble que faire un film, comme pour toute oeuvre d'art, c'est trouver un équilibre entre fond et forme, pour qu'ensemble les deux fassent sens et fassent "beau" (ne partons pas dans un débat sur le beau mais je crois me faire comprendre). Or ici, le brave Nicolas Winding Refn (dont ce n'est pourtant pas le premier long métrage !) privilégie sans honte la forme au dépend d'un fond, et bien, pauvre. Dommage, vraiment.

Drive, de Nicolas Winding Refn (2011), thriller action
Avec Ryan Gosling, Carey Mulligan, Bryan Cranston ...